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Soupape : Retour à l'école

On déconfine progressivement et les élèves vont retourner en classe.

Intéressant de voir si l’enthousiasme dont ils avaient fait preuve en entendant dire que les écoles fermaient ne s’est pas nuancé au cours de cette période “d’école à la maison”.

D’abord, bien évidemment, les copains et copines auront finalement manqué. Ceux qui imaginaient pouvoir faire la fête avec eux tous les jours, auront probablement été déçus.

Ceux qui se disaient que “les profs étaient nuls” auront peut-être trouvé, seuls à sécher devant un devoir à faire, que tout compte fait, ils étaient quelquefois bien utiles.

Tous auront bien été obligés de reconnaître que dans une très large majorité des cas, leurs profs se seront assez remarquablement mobilisés pour les accompagner à distance, utilisant toutes sortes de moyens, quelquefois extrêmement inventifs, pour garder un contact personnel avec chacun, chacune de leurs élèves.

Quant aux parents, ils ne se seront de loin pas tous fait remarquer comme de grands pédagogues, quelques uns ayant très vite perdu pied, voire même perdu patience. Rien de surprenant. “C’est pas leur boulot”. C’est bien pour ça qu’ils le délèguent à des “professionnels”.

Et pour ce qui est de la chambre à coucher et même de l’appartement, ils se seront montrés tout aussi “prison” que le “bahut”.

Bien entendu, les plus privilégiés dans une splendide villa en pleine campagne avec leurs parents hautement éduqués et fins psychologues, n’auront pas vraiment vécu la chose de la même façon que celles ou ceux qui habitaient en ville, en appartement plutôt petit pour toute la famille et avec des parents bien incapables de les aider dans leurs travaux scolaires.

Oui, l’école c’est en effet aussi ce lieu où on est traité, plus ou moins, toutes, tous de la même manière.

Tout compte fait on ne sera peut-être pas si mécontent que ça de revenir en classe.

Mais qu’est-ce qu’il racontait ce Monsieur dans sa précédente “soupape” et sa preuve par 19 ? Il dit tout et son contraire, alors !

Non, non ! Il n’a jamais dit que les enseignant(e)s étaient tous nuls. Au contraire il disait même “Je plaide enseignants non coupables!” Il n’a jamais dit que l’école en tant que telle était une totale erreur.

Il a toujours parlé de l’Institution, des programmes, des notes, des contenus, des règles et des habitus de l’école et ça il l’a dit, tout ça dysfonctionne.

Non seulement on sait qu’on pourrait faire autrement, on sait que cet “autrement” est même plus efficace, et rendrait élèves, enseignants et parents largement plus heureux.

On sait que cet “autrement” pourrait éviter à la société de continuer résolument à construire sa propre perte. On sait maintenant ce que l’école, la compétition, la sélection telle qu’elle est pratiquée génèrent et pourtant on continue. Et ça, c’est criminel.

Jean-Claude Brès

Mardi 5 mai 2020