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Episode 6: Quelle école aujourd'hui ?

L’Ecole Aujourd’hui - cinq éléments clé

1. L’enfant, l’élève sent que l’école est un lieu bon pour lui.
  • sécurité/ protection
  • respect
  • reconnaissance
  • progrès
2. L’enfant, l’élève comprend que l’école est un lieu pour apprendre.
  • apprentissages scolaires
  • apprentissages intellectuels
  • apprentissages sociaux
  • apprentissages de compétences.
3. L’enfant, l’élève comprend que l’école est « son » école.
  • il y a sa place
  • il y a un rôle ( participer activement)
4. L’enfant, l’élève comprend les objectifs et les moyens choisis.
  • contenus, organisation, méthodes, systèmes d’évaluations, règles …
5. L’enfant, l’élève est conscient qu’il/elle laisse sa trace dans l’école et fait partie de l’histoire de celle-ci.

Six axes essentiels caractérisent l’Ecole Aujourd’hui ?

I. Ecole du “bien-être”

C’est à dire où chacune, chacun se sent bien mais aussi se comporte bien.
Se sentir bien, c’est se sentir accepté, reconnu, respecté, c’est comprendre l’environnement dans lequel on vit, y trouver sa place et agir
Accepté… quels que soient ma “personne”, mon aspect, mes compétences.
Reconnu … qu’on se préoccupe de moi, qu’on cherche à me connaître, à me prendre en considération tel que je suis.
Respecté… en tant que personne, dans mes rythmes, mes goûts, mes choix.
Avoir du plaisir à être là, plaisir d’apprendre, plaisir de vivre. Il est intéressant de se souvenir que le terme école, signifie étymologiquement « loisir », « arrêt du travail » et qu’il est employé déjà au sujet des « écoles philosophiques » de l’Antiquité, plus particulièrement de la Grèce antique.
Comprendre… l’institution, ses règles, comprendre les buts qu’on se donne, les moyens mis en œuvre pour les atteindre, comprendre ce que j’apprends, ce qu’on m’enseigne.
Trouver sa place … tant sur le plan du lieu, de l’environnement que sur le plan du rôle que l’on a.
Agir… c’est être actif (dans mes apprentissages et dans l’institution) avoir du pouvoir (sur les activités, sur les objectifs, sur les moyens et dans l’institution).
Bien se comporter, c’est faire en sorte que les autres aussi « se sentent bien ».
A travers mon attitude et mon comportement faire en sorte que les autres puissent également profiter, aussi pleinement que possible, de tous ces éléments qui viennent d’être mentionnés et qui me permettent à moi de me sentir bien.

II. Ecole en phase avec son temps.

L’école « aujourd’hui » parce que celle d’hier n’est déjà plus adéquate, que celle de demain est difficile à prévoir Il faut repenser l’école en permanence.
Cela peut sembler tyrannique que de devoir repenser l’école « en permanence ». Bien au contraire. Se repenser en permanence peut justement être un processus naturel intégré à l’institution, progressif et indolore alors que de « tout révolutionner, tout bouleverser » quand cela devient utile, nécessaire, voire urgent, inévitable, peut être plus difficile, douloureux.
Il faut donc que l’Ecole Aujourd’hui intègre différents « outils » (pratiques, activités, rituels, structures, institutions, traditions…) pour se repenser au fur et à mesure de façon permanente.
Il faut donc également qu’elle se donne des moyens de « veille » en termes éducatif, pédagogique, technologique, prospectif…
Il faut prévoir (et institutionnaliser contractuellement) :

  • les quelques jours de début et de fin d’année scolaire. (s’maines ped’)
  • la séance hebdomadaire administrative et la séance hebdomadaire pédagogique.
  • les journées de rentrée de vacances en terme de « journées de formation »
  • Un tournus du rôle de « veille pédagogique » et de « veille technologique » parmi les acteurs de l’école (enseignants – membres de la direction pédagogique - …)

III. Plaisir d’apprendre pour les élèves.

« Avez-vous de la fièvre ou en avez-vous eue ? » fait généralement partie des premières questions du médecin.
Quand je suis appelé à faire le « bilan de santé » d’un lieu éducatif, d’un lieu d’enseignement, la première question que je me pose est :
« Les élèves ont-ils du plaisir à être là, à apprendre. C’est certainement mon premier « thermomètre » !
Le mot « travail » vient du latin « tripalium » qui était un instrument de torture utilisé par les romains. Traditionnellement on associe très « naturellement » l’idée d’école à celle de travail et on admet de ce fait que l’apprentissage s’accompagne plus ou moins souvent d’une forme de souffrance, tout au moins de peine, d’effort. Souffrance ou peine ne sont absolument pas nécessaires ni utiles à l’apprentissage. Pour ce qui est de la notion d’effort celui-ci peut bien être nécessaire, voire indispensable quelquefois. Ce qui est important alors est de bien le vivre
Lorsqu’un enfant rentre de l’école et que ses parents lui posent la question rituelle (qu’on ferait bien d’éviter sous cette forme) « Alors, Qu’as tu fait à l’école aujourd’hui ? », ils sont rarement satisfaits d’entendre leur enfant répondre « Rien, on s’est amusés ! » … et pourtant ce pourrait, voire devrait être la réponse qui les rassure le plus. Mieux encore si leur enfant leur répondait « Plein de choses, on a beaucoup joué! ».Cela peut sembler une réflexion « de pédagogue » un peu excessive. A mes yeux, il n’en est rien. Au cours de mes 27 années d’enseignement en pédagogie active, j’ai eu l’occasion de nombreuses fois de vivre cette situation :
D’une part de parents qui, soucieux de savoir s’ils avaient fait un choix raisonnable en mettant leur enfant dans un environnement de pédagogie active lui posaient (trop) fréquemment cette question chargée de leurs inquiétudes, et recevaient avec plus d’inquiétude encore cette réponse « Rien, on a joué ! ». La seule chose qui me gênait dans cette réponse de l’enfant, c’était le « Rien ». Je savais bien, moi, qu’on n’avait pas « rien fait », qu’au contraire on avait travaillé le plus sérieusement du monde et que les élèves avaient acquis beaucoup de nouvelles compétences. Mais les enfants, eux sentaient bien quels étaient les « attendus » de leurs parents et le « Rien » voulait bien dire « rien de pénible, rien d’ennuyeux » et non pas « rien appris » Mais ils n’avaient pas les moyens (ou n’avaient pas envie) d’apporter cette nuance importante à la réponse qu’ils donnaient à leurs parents.
Pourquoi assez naturellement pense-t-on que le jeu n’enseigne pas vraiment, n’apprend pas sérieusement alors que si on observe par exemple la nature on voit bien que les bébés animaux apprennent tout de la vie, et tout pour leur survie à travers le jeu ? Apprendre, jouer, c’est dans nos têtes qu’on oppose ces deux actions. Quand on joue aux échecs par exemple, on est extrêmement concentrés, on réfléchit, on met en œuvre notre « matière grise » et pourtant on joue. Il n’y a rien de plus sérieux que des enfants qui jouent.
Les neurosciences nous interpellent de plus en plus quant à la relation entre émotions et apprentissages. Il est important d’en tenir compte.
Combien d’élèves ont choisi, plus grands, de devenir enseignants ou éducateurs, à la suite d’une expérience heureuse à l’école, ou d’une rencontre heureuse avec un enseignant, un éducateur qu’ils ont particulièrement apprécié!

IV. Plaisir d’enseigner pour les professeurs.

Il en va de même pour les enseignants, les éducateurs.
Ont-ils du plaisir à être là, à enseigner, à éduquer ?
Le plaisir éprouvé à la réalisation d’une activité est directement lié à l’énergie qu’on va y consacrer, au temps qu’on va passer à l’améliorer, à la fréquence à laquelle on va y revenir, à inscrire cette attitude dans la durée .
Enseigner, éduquer est un métier prenant. Il occupe l’essentiel du temps de la personne qui s’y consacre. Son équilibre, son bonheur dépendent directement du plaisir qu’il prend à « faire son métier ». Bienheureux parmi les enseignants ceux qui sont des pédagogues passionnés !
Dès que le plaisir fait partie du processus éducatif, il s’instaure un « cercle vertueux » dans la relation « Apprentissage – Enseignant – Elève »

V. Respect des personnes.

Si le respect des personnes est clairement exprimé en tant que “règle” fondamentale de l’institution, cela permet de s’y référer en toutes circonstances… et il s’agit évidemment du respect dû aux adultes comme aux plus jeunes - chacun, chacune, toutes, tous ont droit au respect. Cela doit être une règle de l’institution et elle doit être connue, comprise et intégrée par tous. La notion de respect est évidemment un thème qui doit être travaillé dans le cadre des « ateliers philosophiques (communautés de recherches) ». (Pratique de la philosophie)
L’idée de pratiquer la philosophie avec des enfants ou des adolescents remonte aux anciens grecs et Socrate restera sans doute une figure emblématique d’un mouvement qui ne faisait que commencer. Socrate aimait interpeller les jeunes et les interroger sur leur conception du monde. Il engageait avec eux un dialogue dans lequel ses interlocuteurs découvraient des connaissances encore non révélées. Cette démarche, que l’on nomme la maïeutique, vise à faire exprimer des savoirs cachés en soi et se caractérise par un questionnement qui pousse à la réflexion et qui met l’interlocuteur au défi de penser.
Cette pratique du dialogue a peu à peu disparu dans la tradition philosophique. Les interlocuteurs se sont transformés en auteurs, les échanges se sont progressivement faits par la plume et les réponses aux grandes questions de l’existence ont pris la forme de volumineux ouvrages.
A la fin des années soixante, un philosophe américain, Matthew Lipman, et sa collaboratrice, Ann-Margaret Sharp, ont alors l’idée originale d’introduire cette pratique du dialogue philosophique dans le monde de l’éducation et d’en faire un outil pédagogique pour accompagner les enfants dans le développement de leurs habiletés de pensée. Ils décident d’écrire des histoires pour les enfants qui intègrent les différentes sous-disciplines de la philosophie. Progressivement, ils élaborent tout un curriculum dans lequel les enfants découvrent, par une lecture en classe, des règles logiques, des principes éthiques, des questionnements métaphysiques et des considérations esthétiques. Leur intention au départ, légèrement différente de celle de Socrate, est de permettre aux enfants, dès le plus jeune âge, de se forger une tête bien faite en leur apprenant les mécanismes de base du raisonnement logique et en les habituant à l’exercice du dialogue.

Alexandre Herriger

La pratique de la philosophie dès les classes primaires est un élément clé de l’Ecole Aujourd’hui. Un prolongement pratique qui semble « couler de source » est « la médiation par les pairs ».
La Médiation par les pairs

Qu’est-ce que la médiation ?
La médiation est un processus coopératif qui facilite la résolution non violente d’un conflit. Il peut également le prévenir par l’intermédiaire d’un tiers appelé médiateur. Le médiateur aide les parties (appelées médiants) à communiquer, favorise les conditions du dialogue afin qu’elles recherchent une issue constructive au conflit. En surmontant les désaccords, on s’efforce alors d’établir de nouvelles relations, de nouvelles solidarités, en un mot de « reconstruire le lien social » (Bonafé-Schmitt).

Qu’est-ce que la médiation par les pairs ?
La médiation « par les pairs » en milieu scolaire signifie que les médiateurs sont des jeunes du même âge ou à peine plus âgés, formés à la médiation, mais avec le même statut d’élèves. Les élèves-médiateurs vont proposer leur aide lors de désaccords, disputes ou de bagarres, ou à des victimes de violence.

Pourquoi s’appuyer sur la médiation ?
Une éducation à la citoyenneté devrait donner aux élèves des outils pour que les conflits ne soient pas traités par l’affrontement, voire la violence, mais puissent être mis en mots par les élèves eux-mêmes. Pour ce faire, il s’agit d’apprendre à l’enfant à exprimer, verbaliser ses émotions, ses besoins et ses valeurs, et ainsi s’approprier le socle des connaissances et compétences langagières, civiques et sociales.

Promouvoir une culture de la médiation, c’est donner des outils pour résoudre les conflits par la parole et le dialogue, donc contribuer à « améliorer le climat scolaire et prévenir le harcèlement ».
https://www.reseau-canope.fr/climatscolaire/agir/ressource/ressourceId/mediation-par-les-pairs-regulation-et-gestion-des-conflits.html
Le site Jeunes et violence.ch décrit les éléments essentiels de la médiation par les pairs. Des compétences psychosociales
Les jeunes qui veulent s’engager comme médiateurs suivent une formation sur plusieurs jours. Jeux de rôle et ateliers interactifs leur permettent de gagner en confiance et en maturité. Ils acquièrent des compétences psychosociales. Ces programmes s’articulent autour de la capacité à s’autogérer avec succès, de la faculté à se mettre à la place d’autrui, de l’aptitude à résoudre les problèmes sur un mode coopératif et de l’apprentissage du respect mutuel.
Les 5 phases de la médiation

Les personnes impliquées dans le conflit exposent chacune à leur tour le problème. Les médiateurs posent des questions pour comprendre au mieux ce qui s’est passé. Chacun doit écouter sans couper la parole.
Le médiateur reformule la version des faits de chacun, sans transformer, ni interpréter. Il s’assure ainsi qu’il a bien compris ce qui a été exprimé.
Chacun explique ce qu’il ressent face à ce problème.
Le médiateur aide les personnes à trouver eux-mêmes une solution ou un compromis qui convient à chacun.

  1. Cet accord gagnant-gagnant prend la forme d’un engagement formel.

« Il s’agit donc d’une prévention de la violence en milieu scolaire ».
http://www.jeunesetviolence.ch/fr/themes/prevention-ecole/mediation-par-les-pairs.html
« Les formations sont évidemment adaptées aux âges des élèves ».
http://eduscol.education.fr/cid73610/guide-sur-le-climat-scolaire-et-mediation-par-les-pairs-a-l-ecole-primaire.html
Le guide “Agir sur le climat scolaire à l’école primaire” propose aux équipes des écoles un ensemble de pistes pour améliorer la vie de l’école. La charte de qualité de la “Médiation par les pairs” permet de cibler la gestion des conflits entre élèves par les élèves eux-mêmes. La charte vise à améliorer l’axe justice scolaire du climat scolaire.
Toutes les questions de “discipline” seront traitées également à la lumière de cet engagement en terme de respect de chacun.
Une réflexion attentive sera accordée à l’intérêt, aux bienfaits (et aussi aux risques et dangers) d’un « document de référence » concernant les « règles de l’école ». On sait les méfaits des « documents de référence » qui ne sont pas réactualisés régulièrement, qui ne sont pas rédigés en collaboration avec les intéressés ou qui ne sont pas explicités, aux nouveaux venus…
De nombreux nouveaux outils sont à disposition concernant la problématique de la discipline : discipline positive par exemple, conseil d’école, conseil de classe, tribunal des enfants, pratique de la philosophie, les techniques de médiation par les pairs… « Les programmes de médiation par les pairs sont des processus de résolution de problèmes interpersonnels qui requièrent l’aide d’un tiers neutre (un pair), pour les étudiants à gérer efficacement leurs conflits. Ce procédé a été jugé efficace dans plusieurs écoles américaines, aidant les élèves à modifier leur façon de gérer adéquatement et sans violence les situations conflictuelles de leur vie. Les changements positifs apportés par ces programmes incluent l’amélioration de l’estime de soi, des compétences de l’écoute et de pensée critiques, du climat scolaire de même que la réduction des actions disciplinaires et des batailles à l’école. Ces compétences sont de plus généralisées à l’extérieur des murs de l’école . » Le procédé est volontaire pour les deux parties: les médiateurs ne prennent pas les décisions, mais plutôt orientent la discussion vers une résolution gagnant-gagnant (win-win) pour les deux partis afin d’éviter l’escalade du conflit « Peermediation » (http://www.studygs.net/francais/peermed.htm).
Il ressort d’une « évaluation à trois ans » (voir le lien suivant) que la dimension éducative de la médiation varie d’une manière importante en fonction de l’âge des élèves. C’est parmi les élèves des écoles primaires et du collège que l’on mesure le mieux les changements intervenus chez les médiateurs avec l’amélioration de l’estime de soi, le développement de capacités personnelles (esprit d’ouverture, tolérance…), mais aussi, l’amélioration du comportement, notamment chez les élèves dits à « problèmes ».
(https://www.researchgate.net/profile/Jean_Pierre_Bonafe-Schmitt/publication/242749060_LA_MEDIATION_SCOLAIRE_PAR_LES_PAIRS_UNE_ALTERNATIVE_A_LA_VIOLENCE_A_L’ECOLE_1/links/5534d0750cf2ea51c133432f/LA-MEDIATION-SCOLAIRE-PAR-LES-PAIRS-UNE-ALTERNATIVE-A-LA-VIOLENCE-A-LECOLE-1.pdf)
Un travail sur le thème « émotions et apprentissage » permet à l’Ecole Aujourd’hui d’entretenir une collaboration avec les milieux de la recherche en neurosciences. http://www.unige.ch/cisa/index.html
Mieux comprendre ce qu’est la métacognition (mieux se connaître – gérer ses émotions) met également l’école en rapport avec des chercheurs dans ce domaine et permet « d’orienter les pratiques pédagogiques et éducatives ».
(https://www.unige.ch/fapse/sensori-moteur/membres/solange-denervaud/)
VI. Respect de la nature.
Chacun sait qu’aujourd’hui la nature doit faire l’objet de toute notre attention quant à la gestion de notre planète.
Un certain nombre d’attitudes « écologiques » peuvent être proposées dès le plus jeune âge et devenir « partie intégrante des rituels de la vie de tous les jours » pour bon nombre de jeunes. Cela ne peut que participer à une amélioration de l’environnement.
Autant il faudrait que l’école cultive ce genre de réflexes simples et travaille à offrir une riche culture sur le plan de l’écologie en général, afin que devenus jeunes adultes, les élèves puissent juger avec pertinence des choix à faire dans ces domaines, autant je pense que toute forme de messages anxiogènes ou désespérés par rapport à l’état de la planète ne devraient pas avoir leur place dans une école. Outre le fait qu’ils ne favorisent pas une vision d’espoir et donc d’actions possibles, ils ne font que s’ajouter à toutes les prédictions catastrophistes qui ont ponctué l’histoire de l’humanité à chaque génération et dont on retrouve des traces chez les Etrusques, les Egyptiens comme chez nos grands parents et nos parents. Il en va de même pour d’autres domaines (politique, religion, philosophie, économie…) le but est bien de permettre à chacun de penser par soi-même, pour soi-même, de développer un esprit critique et une culture permettant de mieux cerner les problématiques mais en aucun cas d’endoctriner quiconque. Il n’est probablement plus nécessaire d’argumenter quant à l’importance de sensibiliser les élèves à l’écologie. Mieux comprendre les enjeux de l’écologie passe évidemment par une compréhension théorique du fonctionnement de la nature, de la planète et des humains qui la peuplent, mais nécessite aussi un vrai contact avec la nature, avec la terre.

Depuis longtemps, divers pédagogues prônent des activités en lien réel direct avec la nature, comme par exemple Maria Montessori qui prévoit des activités de « jardinage dans le cadre scolaire ».
(http://eveil-et-nature.com/3-points-pour-creer-une-ambiance-montessori-dans-mon-jardin/ ) A Genève, plusieurs associations proposent des actions de jardinage avec les enfants dans les écoles (Green-action / One action par exemple)
Projet de jardin pédagogique scolaire
Ce sont les enfants d’aujourd’hui qui, demain, feront face aux conséquences des problématiques environnementales actuelles. Nous souhaitons contribuer modestement, d’une part, à remettre en leurs mains une planète en meilleure santé, et, d’autre part, à les équiper pour être les acteurs du développement durable et faire face aux défis qui seront les leurs. Par ce programme, OneAction les mène à prendre conscience de leur lien avec la nature et leur donne une occasion de le vivre.
Les bienfaits pédagogiques
L’intégration d’un jardin potager dans le programme scolaire est bénéfique non seulement sur le plan du développement durable, mais également sur le plan pédagogique et éducatif. En effet, le jardinage apporte à l’élève la possibilité de cultiver la patience, la persévérance, la solidarité, l’organisation ainsi que de développer son individualité. Surtout, le jardinage permet d’acquérir des capacités d’«auto-développement», d’«auto-gouvernement» et d’«auto-éducation». La célèbre pédagogue Maria Montessori insiste sur ces qualités que comporte le jardinage plus que toute autre activité : « quand l’enfant constate que la plante sans arrosage périt, il “commence à se sentir investi d’une mission dans sa vie” ; celle-ci n’est pas dictée par la voix de ses parents ou de ses instituteurs mais elle est la “voix du monde” ». L’élève, ainsi acteur et responsable du potager, élargit son champ de conscience et développe son estime de lui-même. En outre, si le jardinage permet de former son individualité, il permet également de développer des compétences nécessaires au vivre-ensemble par la coopération et le dialogue avec les autres, s’agissant des tâches au jardin.

Prochain épisode " Alors quelle école aujourd’hui? “ le 05.01.2020