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Invitation à la collaboration et à la co-création inter-écoles en faveur de la durabilité et de la consommation responsable.

Interview avec Kristina Babina et Elena Grebeaux

Par : Yves Zieba pour le pole.education

Totup.ch propose des crèches et opère une école primaire à Petit Lancy.

Totup est un acronyme anglais : Test Observe Thrill Unravel Progress

que nous pouvons traduire par :
T pour Tester et sélectionner
O pour Observer
T pour Thrill (ressentir)
U pour Unravel (décoder)
P pour Progresser

Crèches privées et écoles primaires en Suisse romande. TotUP

YZ : Quel est le but de totup.ch ?

KB / EG : Notre objectif est de collaborer avec un maximum d’écoles en montrant l’intérêt pédagogique de ce que nous proposons. On parle de durabilité, un sujet qui ne peut pas rester privé ou se restreindre à une seule école. C’est pour cette raison que nous souhaitons transmettre notre pédagogie et certifier d’autres écoles.

YZ : Envisagez vous de devenir un label ?

KB / EG : Notre centre de formation est certifié Eduqua. Nous avons la possibilité d’effectuer un audit, de développer un projet puis de donner un certificat.

YZ : Comment initier une collaboration avec vous, si on dirige une école qui s’intéresse à la durabilité ?

KB / EG : Les écoles deviennent membres de l’association SEE (Sustainable Education Enthousiast) et nous nous rencontrons une fois par an.

Voici le lien vers le site : weseetheworld.ch

C’est un pôle d’échange pour la petite enfance (de 18 mois à 8 ans) dans lequel nous co-créons des projets.

YZ : Avez vous des exemples de projets à nous transmettre ?

KB / EG : Oui, nous pouvons vous donner plusieurs exemples. 

1- La consommation responsable

Nous sensibilisons sur la lutte contre le gaspillage. Cela commence par la façon dont on sert à manger dès le plus jeune âge pour minimiser les déchets alimentaires.

Dans la majorité des cantines, les assiettes sont faites sans demander aux enfants les quantités qu’ils souhaitent ou peuvent manger. On leur donne un petit peu de tout dans le cadre de menus. 

Notre solution permet de récupérer la nourriture plutôt que de jeter, grâce à une société partenaire. 

Cet exemple illustre que l’on peut transmettre des valeurs simples de responsabilité personnelle et une philosophie de respect des aliments, dès le premier âge.

Nous observons que les enfants influencent les parents et qu’ils les incitent à changer leurs habitudes à la maison également pour créer moins de déchets alimentaires.

2- Les projets intergénérationnels et interculturels

Nous avons une proposition d’ateliers qui fonctionnent très bien, et que nous avons déjà organisés dans les maisons senior et dans les EMS.

Cela permet de créer des liens entre des familles d’expatriés et des seniors qui connaissent bien la ville et le canton. Cela se matérialise par un programme d’activités d’éducation durable.

3- Des cartes A5 co-développées par des professionnels et par les enfants avec un format d’une illustration et de 3/5 mots.

4- La “Sustainable Art Expo”

Nous récupérons du papier et toutes sortes de choses pour en faire des œuvres d’art par les enfants pour les enfants.

Au lieu de jeter les emballages, nous les réutilisons comme matériau pour l’art.

Nous avons réalisé par exemple un arbre de Noël avec les boîtes d’œufs récupérées et utilisées. Ce sont les enfants qui fabriquent et cela leur permet de prendre conscience du volume et de la quantité de déchets liés aux emballages. Cela permet de développer les compétences de créativité et le travail en équipe. C’est un projet qui s’inscrit dans la durée, et les œuvres d’art mettent plusieurs mois à confectionner.

5- La journée sans jeu

C’est une pratique de classe que nous affectionnons particulièrement, nous avons 6 ans de pratique, car elle permet de 

  • libérer l’espace de jeux
  • faire de l’art dans la nature
  • faire travailler l’imagination
  • co-créer un nouveau jeu
  • motiver à nettoyer et ranger la salle

YZ: quels résultats obtenez vous après une journée sans jeu ?

 KB / EG : Nous constatons qu’il y a moins de conflits et que les enfants jouent plus ensemble sans jeu (sic). Les retours du personnel sont très positifs.

YZ: Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre structure et sur votre organisation ?

 KB / EG : Notre organisation regroupe 140 employés et nous utilisons des synergies grâce à des programmes d’échanges d’éducation. Notre approche est intégrée indépendamment de l’environnement. 

Notre approche est d’écouter les idées de chaque collaborateur et d’utiliser leurs connaissances acquises grâce à l’éducation suisse et également d’expérimenter les pratiques internationales.

YZ: Avez-vous également tester des activités de durabilité qui se sont révélées plus difficiles à mettre en place ?

KB / EG : Oui, il y a parfois des résistances. Certaines personnes estiment que “cela rajoute du travail”. Les personnes n’ont pas encore l’habitude des projets collaboratifs dans le secteur de l’éducation. Il peut y avoir quelques conflits et des niveaux d’intérêts variables envers la durabilité. Dans certaines écoles, il y a déjà énormément d’activités proposées en plus du programme (yoga, danse, musique, chant, instruments de musique…), et certain.e.s pensent qu’en rajouter, c’est trop pour les enfants ou trop compliqué.

YZ : Peut-on dire que vous développez les soft-skills des enfants ?

KB / EG : Oui, la philosophie de Totup.ch, c’est d’envisager le plus grand spectre d’activités possibles. Et nous travaillons beaucoup sur les émotions et sur l’intégration de l’enfant dans l’environnement social. Les enfants développent leurs soft-skills à l’aide des éducateurs, des excursions, de la communication avec les personnes âgées, de la communication avec les animaux, du yoga, du travail dans le jardin et bien plus encore.

YZ : Comment allouez vous les projets ? Qui décide ?

KB / EG : L’allocation des projets se fait sur la base de la motivation. Pour que cela fonctionne bien, il est nécessaire d’avoir un.e leader, qui est responsable du projet et qui le manage et le gère.

YZ: Vous semblez donner une place importante à la consommation responsable alimentaire ?

KB / EG : Oui, nous mettons en place des jardins potagers en utilisant la permaculture grâce à un partenariat avec les Légumes Perchés.

Nous organisons aussi un “goûter maison” une fois par semaine avec les ingrédients que nous récoltons dans le jardin potager.

On discute ensuite de ce que l’on peut faire de la récolte, cela donne des idées co-créées de recettes pour les éducateurs.

Cela augmente grandement l’intérêt pour les fruits et légumes et pour les recettes et les plats végétariens.

YZ: Quels résultats obtenez-vous avec ces goûters maison ?

KB / EG : On observe que 99% des enfants mangent ce qu’elles / ils ont récolté et cuisiné. 

Cela nous a permis de développer 50 recettes avec le nutritionniste, qui sont faciles à faire, applicables, sans ingrédient rare, avec des farines, de l’eau et des épices. Les enfants prennent ainsi l’habitude de manger des fruits et des légumes de saison. 

YZ : Votre modèle est-il transférable dans les crèches d’entreprise ou dans d’autres écoles ?

Nous pouvons proposer l’intégration d’un ou plusieurs de nos projets dans les crèches / les écoles suisses, ainsi que des établissements à l’étranger (tous les programmes peuvent être dispensés en anglais). 

Nous pouvons également collaborer avec des institutions non éducatives pour promouvoir l’éducation et la consommation environnementales.


Par exemple, des activités lors de journées familiales ou dans le cadre de team building d’entreprises. Les parents peuvent faire la récolte dans leur bureau !

Notre professeur d’art Pauline (Docteur des beaux-arts) peut préparer l’Atelier et la Sustainable Art Expo, une initiation à l’art et à l’histoire de l’art pour les enfants des employés d’entreprises, qui peuvent co-créer un objet d’art par les déchets d’entreprise.

YZ : Un grand merci pour les exemples concrets que vous partagez.

Annexes : Bios 

Kristina Babina / Debureaux 

  • Plus de 10 ans d’expérience en entreprise
  • Expert en éducation préscolaire et éducation suisse
  • Speaker invité pour conférences et universités
  • Co-fondateur de plusieurs associations
  • Coach d’affaires
  • Ambassadrice des marques des SME & artisanat 
  • Mère et entraîneur féminin

Elena Grebeaux 

  • Plus de 20 ans d’expérience dans le commerce international
  • États-Unis, Europe, Chine, Koweït, pays post-soviétiques
  • Mentorat de startups
  • Groupes internationaux et startups à partir de zéro
  • Responsabilité P&L, stratégie, image de marque
  • Country Manager, Directeur Commercial
  • Jusqu’à 100 emplacements, jusqu’à 450 subordonnés dans l’équipe