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Soupape: La preuve par 19

On a tous entendu parler à l’école de la preuve par 9… dont je n’ai jamais vraiment compris l’utilité d’ailleurs et que je me suis empressé d’oublier.

Aujourd’hui je parlerai de la preuve par 19.

Si nous en avions besoin, le corona virus vient de nous apporter la preuve par 19 que notre école est scandaleusement non appropriée aux élèves !

A peine une demi-heure après l’annonce faite par les responsables politiques de la fermeture de toutes les écoles pour confinement, (un vendredi 13, on n’aurait pas osé l’inventer) je me trouvais dans un bus des transports publics qui ramenait divers passagers et bon nombre d’élèves au centre ville et avait son terminus au pied d’un de nos collèges.

La joie, la liesse qui régnait, touchait même à une forme de délire … Tapes dans les mains, embrassades, danses… j’ai même vu un adolescent tourner comme une toupie sur le dos au milieu du trottoir avant de se relever et de zig-zaguer entre copains et copines en tapant des deux mains toutes celles qui lui étaient tendues … ils sortaient de l’école et étaient donc, à priori, à jeun !

S’il nous en fallait une, on l’avait, la preuve qu’une grande majorité des élèves n’aiment pas l’école qu’on leur impose.

Certes ce genre de spectacle est à relativiser, certes les adolescents en groupe ne témoignent pas exactement de leurs pensées profondes à titre individuel, certes ils s’imaginaient probablement que ce serait une période de vacances au cours de laquelle ils pourraient se retrouver en groupes et “faire la fête”.

Et même, même si tout ça doit évidemment être pris en compte au risque de n’être pas du tout crédible, il n’en reste pas moins que de toute évidence “ne pas aller à l’école” est plutôt une récompense pour la plupart des jeunes… et en fait l’école le sait bien puisqu’elle punit en faisant venir à l’école un jour de congé ! Quel aveu !

Oui je trouve ça scandaleux ! D’autant plus scandaleux qu’il pourrait en aller autrement.

Non, non, je ne vais pas vous parler d’une école utopique, d’une école idéale qui resterait à inventer, à créer, d’une école de chez les “bisounours”.

Cette école, elle existe. Elle fonctionne, elle accueille chaque jour des centaines d’élèves dont la pire punition serait de les priver d’école ne serait-ce qu’une semaine en pleine année scolaire.

Cette école je ne la nommerai pas, car le but n’est pas de faire l’apologie d’une chapelle particulière. Cette école ne prétend pas d’ailleurs être “le modèle”, elle sait que ce qu’elle propose doit continuellement être revisité, réorienté, doit évoluer, s’adapter … et c’est justement l’une de ses forces. Cette école, dont les résultats en terme de compétences des élèves ne sont pas à remettre en cause (bien au contraire !) peut parfaitement être déclinée pour tous les âges et dans tous les pays…

Cette école de plus n’est pas unique, et elle a des écoles sœurs, ou cousines de par chez nous et à travers le monde !

Alors pourquoi continuer d’offrir une école que les élèves n’aiment pas ?

Parce que la vie n’est ni toujours facile, ni toujours agréable !

Vous avez raison continuez à vous auto-flageller et continuez à proposer ce modèle à vos enfants de génération en génération. Je vous souhaite un “agréable” entraînement.

Mais je ne participerai pas à votre démarche, je ne crois pas en cette philosophie-là et je continuerai de prôner une autre pédagogie et de soutenir ces autres écoles qui font la preuve par 9 elles, qu’on peut proposer un système tout aussi épanouissant qu’HAUTEMENT EFFICACE.

Jean-Claude Brès